Consultation du courrier

Mayura aurait pu attendre sagement dans la Grande Salle que son courrier arrive, mais elle avait mieux à faire que de rester cloitrée au milieu de deux élèves de sa maison qu'elle ne supportait pas. Oui car elle ne supportait pas grand monde il faut dire. C'est ainsi que la japonaise grimpait les marches menant jusqu'à la volière. Elle n'attendait pas de lettres précises, juste... Juste elle savait qu'aucun élève ne serait dans les parages avant un bon bout de temps, ils étaient tous dans leurs salles communes, bien au chaud, à parler de choses et d'autres. Tsss, suffit qu'il y ait un peu de neige pour les effrayer de l'extérieur. La température n'était pas si basse pourtant...

L'adolescente parvint enfin au sommet d'où s'échappaient déjà quelques hiboux porteurs de messages. Mayura contempla un instant tous les volatiles, machinalement... Elle se rendit compte au bout de quelques secondes qu'elle n'avait plus de chouette. En effet, Stryx était mort depuis les grandes vacances dans des circonstances plutôt... Morbides. La jeune fille s'était rendue compte au fil des jours que Stryx était un mâle, ayant toujours cru que c'était une femelle bien sûr. Rien d'alarmant jusque là... Sauf en saison des chaleurs. Le volatile s'éprit vite d'une femelle qui se baladait non loin de la résidence des Otsuka. Or, Mayura l'avait chargé d'une mission; envoyer une lettre jusqu'à Zéphyr. Et Stryx préféra faire son petit tour près de la femelle plutôt que d'apporter des nouvelles à l'amie de sa maitresse. C'est ainsi qu'il se retrouva perdant de l'altitude, les plumes s'enflammant petit à petit grâce à un sort lancé par Mayura, ayant assisté à la scène. La suite, elle ne se raconte pas. Mayura avait tout simplement mal accepté que son hibou ne suive pas ses ordres.

Zéphyr lui manquait durant les vacances et elle voulait garder un contact avec elle le plus longtemps possible. Etant retournée au Japon pour les grandes vacances, son amie étant à Londres... Pas facile de se voir, surtout lorsque des élèves de Poudlard ne peuvent faire usage de la magie en dehors de l'école. Ok, le sortilège lancé sur Stryx n'était pas banal, d'ailleurs, une lettre du Ministère avait vite fait d'arriver chez elle. Tout ça pour dire que Mayura s'était retrouvée dans de beaux draps... Une lettre non envoyée, plus aucun moyen d'en faire parvenir, et bien sûr, punition de la part des parents.

Un petit cri aigü fit ressurgir l'adolescente de ses pensées, elle tourna la tête et aperçu un hibou Grand Duc qui rentrait dans la volière, tenant une lettre dans sa patte. Mayura s'en approcha et reconnu son nom sur l'enveloppe. Elle l'arracha rapidement des serres du volatile et l'ouvrit. C'était ses parents... Evidemment. De nouvelles recommandations, mais pas du genre "couvre-toi bien" plutôt du genre "interdiction de déshonnorer la famile". L'honneur au Japon, c'était sacré, encore plus chez les Otsuka.

La jeune fille s'adossa au mur derrière elle et se laissa glisser jusqu'au sol glacé. Elle déchira en deux la lettre et laissa les deux morceaux choire près de ses chaussures. Elle laissa son regard se perdre dans le vide, comme à chaque fois qu'elle était énervée. Seize ans... Seize ans d'existence et toujours aucune amélioration distincte dans sa relation familiale.